mercredi 8 décembre 2010

Le microcrédit : une idée du Bangladesh importée en France

        Le microcrédit, qui permet aux personnes pauvres de créer leur entreprise, est arrivé en France en 1989 grâce à la française Maria Nowak. Cette dernière travaille alors dans l'aide au développement des pays pauvres. Cest de cette manière qu'elle eût l'idée d'importer ce système ingénieux de prêt aux pauvres en France. Le microcrédit a vu le jour au Bangladesh, à la fin des années 1970 grâce à Muhammad Yunus (prix Nobel de la paix en 2006) qui créa la première banque spécialisée dans le microcrédit en 1983 (7,9 millions d'emprunteurs aujourd'hui dont 97% de femmes) : la Grameen Bank. Maria Nowak fonde donc en 1989, en France, l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique). Cette association accorde des crédits aux exclus du système bancaire et aide à mener à bien un projet de création d'emploi ou de microentreprise.


Maria Nowak et Muhammad Yunus


         Pourquoi?
        On peut en effet se demander, pourquoi le microcrédit serait introduit dans des économies développées comme la notre alors qu'il fut à la base créé pour des pays en pleine mutation économique, seulement en phase de post-industrialisation. Marie Nowak nous explique que la crise que nous traversons actuellement permet de rendre encore plus visible la désindustrialisation et la tertiarisation de l'économie française. Ces changements économiques entraineront la croissance et le développement des petites unités de production qui nécessiteront de l'aide telle celle l'Adie avec le soutien de ses partenaires bancaires.


         Pour qui?
        Le microcrédit s'adresse aux personnes qui touchent les minima sociaux. Les clients de l'Adie peuvent également être des chômeurs ou des personnes âgées. En général, ce sont des personnes auxquelles la banque refuse de prêter de l'argent. Depuis sa fondation, l'Adie a attribué plus de 85 000 microcrédits. L'octroi d'un microcrédit se fait après passage devant une commission qui étudiera le projet de l'entrepreneur. Généralement, les microcrédits contractés sont remboursés en intégralité. Les demandeurs doivent avoir des garants, prêts à rembourser la somme empruntée en cas de problème. En plus de la somme empruntée, l'entrepreneur paie 9,7% d'intérêts. Marie Nowak explique que l'importance de ce taux est à relativiser vis-à-vis des sommes empruntées. En effet, les prêts octroyés par l'association n'excèdent pas en moyenne les 2 500€, rien à voir avec les prêts accordés par les banques classiques. L'Adie n'enregistre un taux de perte que de 2,58% par an. Tout le monde y gagne.



         La réussite du microcrédit en France :
        En dépit de la crise économique mondiale qui nous touche en ce moment, le nombre d'emplois créés grâce au microcrédit s'accroît continuellement. Malgré tout, une enquête de l'Adie témoigne de la difficulté de certaines entreprises à traverser la crise. Même si le taux d'insertion reste proche des 80% chez les microentrepreneurs, la baisse de la demande et le changement de comportement de la clientèle fait défaut. En effet, les petits commerçants sont rapidement hors de course lorsqu'ils se retrouvent face à la concurrence des magasins « low cost ».




        L'évolution du microcrédit en France : le consommateur
        L'offre de microcrédit destinée dans un premier temps aux professionnels, s'étend aujourd'hui aux foyers modestes. L'intérêt de cette initiative du point de vue des pouvoirs publics permettra de redynamiser notre économie étant donné la conjoncture et donne de bons résultats quant au retour à l'emploi vis-à-vis des particuliers. On appelle cette nouvelle forme de prêt le microcrédit personnel. On retrouve dans cette catégorie les offres type « prêts étudiants ». L'offre de ces crédits d'un nouveau genre s'étend largement dans les banques et autres institutions financières car ils permettent une option alternative, plus avantageuse pour le consommateur, comparé aux prêts de consommation classiques, avec des taux d'intérêts démesurés. Cette offre ne cesse de croître sous le coup d'une demande de plus en plus élevée. Selon la Fédération Bancaire Française (FBF), il faut développer les activités de microcrédit et en faciliter l'accès notamment grâce à la désignation d'un représentant pour chaque banque, qui sera en charge des travaux liés aux projets ainsi qu'à la coordination entre banques et associations. Les départements français devront également compter au minimum une offre de microcrédit émanant d'un établissement bancaire d'ici juin prochain. Ainsi, la FBF se donne pour objectif d'accorder 10 000 à 15 000 microcrédits en 2011. La FBF compte également offrir aux associations la liberté de monter une demande de crédit au titre d'un consommateur par le biais de son propre site « les clés de la banque ».



         L'innovation du microcrédit, le microcrédit solidaire : les producteurs
        Aujourd'hui, grâce au développement de la microfinance et donc du micorcédit, on peut aider les petits producteurs des pays en voie de développement par le biais d'un site internet. L'idée est simple : en un clic, on peut injecter de l'argent dans le capital physique par exemple, d'une entreprise d'un pays en voie de développement, pour permettre à de petites unités de production de sortir d'états de crise peinant à trouver des liquidités pour se financer.
Ces transferts de fonds sont permis grâce à des ONG, qui collectent ces fonds auprès des particuliers pour les ré-injecter ensuite chez les producteurs. Ce qui est intéressant dans cette forme originale de prêt, c'est que l'emprunteur rembourse au particulier (ou microprêteur) la somme qu'il lui doit à plus ou moins long terme. Le microprêteur peut ainsi ré-injecter cette même somme dans un nouveau projet qui permettra la croissance de la microentreprise par le développement de l'outil de production. Le prêt devient alors une forme authentique de don puisque qu'il est multipliable à l'infini.

         A travers des articles parus dans Le Monde (novembre 2008), des microprêteurs témoignent :

Caroline Fourest, journaliste : « Maria Elena avait besoin de 575 dollars pour acheter une nouvelle machine à coudre et développer son magasin de couture à Huancayo, au Pérou. Aucun dossier à monter auprès d'une banque, ni mesure "prudentielle" ni défaut de liquidités. En quelques heures, grâce à 16 autres donateurs (Nina, Scott, Charly...), Maria Elena tenait son prêt. Son atelier s'est développé. Il fait vivre sa famille et d'autres femmes. En moins d'un an, Maria nous a remboursés. Depuis, j'ai recliqué pour reprêter cette somme au moins dix fois. Ces 25 dollars ont fait le tour du monde. Patience, une Nigériane de 53 ans, a pu acheter de nouvelles statuettes pour sa boutique d'art africain. Nisrine, une Libanaise de 31 ans, a renouvelé le stock de son magasin dans la plaine de la Bekaa…»

Anaïs : « J'ai fait mon premier prêt via Kiva en juillet 2009. J'en suis maintenant à un total de huit prêts, dont certains grâce à des certificats cadeaux que j'ai reçus de parents et amis. Tous les remboursements ont été faits selon les échéanciers prévus. Il est fascinant d'observer la rapidité à laquelle les projets proposés sur le site trouvent leur financement, grâce à prêts consentis par des investisseurs désintéressés aux quatre coins du monde ! Avec le micro-crédit, on a vraiment l'impression d'aider de la bonne manière, en favorisant des initiatives à petite échelle, mais qui permettent à des familles de s'en sortir. »

        On peut devenir microprêteur via plusieurs organisations : Kiva, Babyloan, Zebunet. Pour en savoir plus, il suffit de consulter les sites de ces ONG.
Plus généralement, pour en savoir plus sur le microcrédit :
« Pour un monde sans pauvreté » de Muhammad Yunus – Etudes (poche) 2007.

         A travers toutes ces représentations, on peut assurer que le microcrédit est un enjeu à la fois social et rentable pour nos économies actuelles, qu'elles soient développées (microcrédit pour les entrepreneurs, les particuliers) ou non (microcrédit solidaire), qu'on se place du côté de l'offre, ou de la demande, c'est-à-dire que l'on soit consommateur ou bien producteur.



Définitions :
  • Microentreprise : entreprise comprenant moins de 10 salariés. On parle également de TPE.
  • Désindustrialisation : réduction de l'importance du secteur industriel dans l'économie d'un pays, au profit d'autres secteurs comme les services, en France.
  • Taux de perte : part des crédits qui ne sera jamais remboursée.



M. COLLINET-OURTHE


1 commentaire:

  1. Je suis très reconnaissant à Elegantloanfirm de m'avoir aidé à obtenir un prêt de 600 000 $ USD en aidant l'agent de crédit Russ Harry, et je vous en serai toujours reconnaissant. Ma vie a changé, mon argent a été réglé, je possède maintenant une entreprise commerciale que j'ai utilisée pour subvenir aux besoins de ma famille. Je vous suis reconnaissant, M. Russ, et que Dieu vous bénisse. Vous pouvez les contacter pour votre aide financière par e-mail: Elegantloanfirm@hotmail.com pour votre aide financière.

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