jeudi 9 décembre 2010

La régularisation du marché du travail entre offre et demande

Le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 0,2% en septembre pour le deuxième mois consécutif après deux mois de baisse. On compte aujourd’hui 4 200 personnes de plus cherchant du travail.
"Cette hausse limitée n'interrompt pas la tendance à la stabilisation du marché du travail observée depuis plusieurs mois",  "la politique de l'emploi en 2011 sera prioritairement orientée vers l'emploi des seniors", selon la ministre de l’Economie Christine Lagarde.
Le prix Nobel d’économie 2010 a récompensé les Américains Peter Diamond et Dale Mortensen, et le Britannico-Chypriote Christopher Pissarides pour leurs travaux portant sur la difficulté à harmoniser l’offre et la demande, en particulier sur le marché du travail.  Ils ont démontré que "plus les allocations chômage sont importantes, plus le taux de chômage est élevé et la durée de recherche est longue".  On peut en déduire que le prix est le facteur d'ajustement entre l'offre et la demande.                                                                                                                      
Le graphique suivant montre la variation du nombres de demandeurs d'emploi en 2010.  On constate que le nombres de demandeurs d'emploi est en légère hausse.



Le chômage frappe d’abord les plus jeunes : 23,3 % des actifs de 15 à 24 ans. Et cela s'aggrave en temps de crise, en raison de leur inexpérience, mais aussi de leur arrivée dans une période plus difficile où chacun s’accroche à son emploi.  Ce qui explique les stages nombreux et les périodes de précarité (intérim, CDD, etc.). Les jeunes femmes sont maintenant plus touchées (24,7 %) que les jeunes hommes (22 %).

Le marché du travail régule offre et demande et réalise un équilibre automatique et spontané : au prix d'équilibre, toute personne désireuse de travailler trouve un emploi, toute entreprise trouve le nombre de travailleurs qu'elle désire embaucher.
Ce marché est autorégulé, si un déséquilibre apparaît, il disparaîtra de lui même :
        Si l'offre de travail augmente, son prix baissera, les travailleurs supplémentaires désireux de travailler trouveront un emploi car la demande va augmenter.
          Si l'offre de travail diminue, le prix augmentera, des travailleurs supplémentaires seront attirés par des salaires supérieurs, l'équilibre sera retrouvé.
Avant Keynes (économiste et financier anglais), il n'existe qu'une seule analyse du chômage: l'analyse néoclassique. Dans cette analyse, le marché du travail est examiné comme n'importe quel autre marché. Des offreurs de travail (les salariés) rencontrent des demandeurs de travail (les entreprises) et la rencontre des deux forme un prix d'équilibre (le salaire d'équilibre).



La courbe d'offre de travail est décroissante car on suppose que plus le salaire est bas, plus il y a des entreprises qui veulent embaucher. A l'inverse, la courbe de demande est croissante car on suppose que plus le salaire est élevé, plus il y a des travailleurs qui veulent travailler pour ce prix-là. En situation d'équilibre, il n'y a donc jamais de chômage.                                 
Du chômage est créé par la différence entre le niveau du salaire d'équilibre et celui du salaire minimum.                                                                                                                       
 "Augmenter le salaire minimum, c’est augmenter le chômage." de Gary Becke (prix Nobel d'économie)
Par la suite, Keynes a développé l'hypothèse que la demande est le principal facteur déterminant le niveau de la production et par conséquent celui de l'emploi. Il a montré que l’Etat devait intervenir pour soutenir et réguler l’activité économique.

Progrès technique et emploi:
L’introduction de nouvelles machines plus productives a pour conséquence de réduire le nombre d’emplois. De plus, de nouvelles machines sont aussi directement génératrices d’emplois. Ainsi, il faut des travailleurs pour construire ces machines, mais aussi pour les entretenir et les réparer. Cependant, ces nouveaux emplois ne peuvent être suffisants pour compenser les emplois directement détruits.
La plupart des économistes pensent que le progrès technique est créateur d’emplois. En effet, si le progrès technique prend la forme d’une innovation de produit, il permet l’apparition de nouveaux produits plus performants. De nouveaux marchés se créent, générateur de nouveaux emplois. Cela peut entraîner une augmentation de la demande vers de nouveaux produits, et donc de nouveaux emplois.
Enfin, le progrès technique peut être source d’exclusion : ceux ayant perdu leur emploi du fait de l’introduction d’un progrès technique dans leur secteur productif n’ont pas nécessairement les qualifications requises pour postuler aux nouveaux emplois créés. On parle alors de chômage structurel. Ce chômage est le plus souvent de longue durée, et peut même devenir irréversible et donc être source d’exclusion du marché du travail.

On peut conclure que le chômage varie constamment à cause des problèmes de régulation entre l'offre et la demande. De plus, étant donné que le progrès technique va se développer de plus en plus, il va falloir trouver un nouvel équilibre donnant la possibilité aux personnes non qualifiées de trouver un emploi. 
        
                                                                                                                                    A. Peyrucat

3 commentaires:

  1. Attention, bcp d'erreurs, vous confondez offre et demande de travail. De plus Becker considère au contraire que sous certaines conditions de monopsone le smic peut favoriser l'emploi.
    F.C.

    RépondreSupprimer
  2. Oui, l'offre de travail provient des travailleurs. Les entreprises offrent des postes, pas du "travail" : elles demandent du travail aux travailleurs.

    RépondreSupprimer
  3. une courbe d'Offre décroissante ? Mais ou avez vous pu apprendre ca

    RépondreSupprimer