lundi 22 novembre 2010

SNCF : Vers une augmentation des prix en 2011?


La SNCF (Société nationale des chemins de fer français) pourrait augmenter ses tarifs TGV en 2011, suite à un accord conclut entre la SNCF et l’Etat sur le financement des trains interrégionaux qui sont déficitaires.
C’est un accord assurant la pérennité à une quarantaine de lignes interrégionales déficitaires, telles que celles appelées Corail, Téoz (c’est des trains Corail améliorés), Intercités ou encore les trains de nuit Lunéa. Toutefois les trains spéciaux et services auto-train ne sont pas concernés. Ce contrat concerne en tout 340 trains qui transportent quelques 100000 passagers par jour. (A titre de comparaison, le TGV transporte environ 300000 voyageurs, et la SNCF dans son ensemble 4 millions). Ces lignes font perdre annuellement 200 millions d’euros à la SNCF. On peut en dénombrer seulement 4 de rentables : Paris-Clermont, Paris-Limoges-Toulouse, Paris-Rouen-Le Havre et Paris-Caen-Cherbourg. Sur les 210 millions de la participation de l’Etat pour combler ce déficit, 175 millions proviendraient d’une taxe sur le chiffre d’affaires de la SNCF. En contrepartie la SNCF demande une plus grande flexibilité dans la fixation des tarifs de ses TGV, ce qui devrait se traduire par une augmentation des billets en première classe.
Que demande la SNCF ?
Elle souhaite plus de libertés dans sa politique tarifaire qui pour l’instant est déterminé par un cadre défini par l’Etat. En effet, si la SNCF veut augmenter ses tarifs de références, elle doit obtenir l’accord du gouvernement. Grâce à cette souplesse tarifaire, la SNCF souhaite augmenter les tarifs des billets en 1ère classe et offrir plus de billets Prem’s. Ces billets sont la catégorie de tarifs les plus bas pour les clients qui s’y prennent le plus en avance. Néanmoins le gouvernement tient à préciser qu’il accepte un assouplissement mais garde quand même un  cadre. L’objectif de la SNCF est de faire du « yield management » plus efficace c'est-à-dire une modulation des tarifs en fonction de la demande.
Les causes :
En partie à cause d’une augmentation des prix de péages payés à RRF (Réseau ferré de France) et de la crise économique, les TGV sont beaucoup moins rentable que par le passé où ils arrivaient à dégager 25% de marge. De plus, les pertes du fret s’aggravent. En effet, en 2009, la seule activité de transport de marchandises de la SNCF a révélé un déficit d’un milliard d’euros. En outre, l’ouverture prochaine à la concurrence, pousse la SNCF à demander plus de liberté dans ses tarifs pour répondre plus rapidement aux offres de ses concurrents. Enfin, le gouvernement considère que cet assouplissement tarifaire permettra de compenser en partie les 175 millions d’euros que doit fournir la SNCF au financement des lignes interrégionales largement déficitaires.
Conséquences pour les usagers du transport ferroviaire :
Les français se plaignaient de ne pas comprendre grand-chose à l’évolution des prix des billets TGV, et cela ne va pas s’arranger. En effet, en supprimant les tarifs de référence, La SNCF aura la possibilité de faire davantage varier les prix et donc cela sera encore plus incompréhensible pour leurs usagers. De plus, un objectif du gouvernement, pas clairement exprimé lors de la signature du contrat, est de supprimer la distinction des prix entre période normale et période de pointe. Le principe d’une plus grande liberté dans la fixation des tarifs est le suivant : à un instant t, suivant l’offre et la demande, la compagnie ferroviaire décidera d’augmenter ses tarifs et inversement sur une ligne où il y a de la concurrence, elle devra s’aligner sur les tarifs les moins chers de ses concurrents. Enfin, la SNCF met en avant deux principaux points positifs de cette souplesse tarifaire : d’une part, cela permettrait d’augmenter son chiffre d’affaires de 150 millions d’euros à l’horizon 2020 et d’autre part c’est une véritable arme face à l’arrivée prochaine de la concurrence.
Pour conclure, cette souplesse tarifaire accordé par le gouvernement à la SNCF, serait avantageuse pour les usagers à la condition de l’ouverture des lignes françaises à la concurrence (cela a déjà débuté depuis juin 2010 avec la compagnie ferroviaire italienne Trenitalia qui transporte des voyageurs sur les lignes Milan-Chambéry-Paris ou encore Gênes-Marseille-Paris par exemple), car cela oblige la SNCF à aligner ses prix à ceux des concurrents pour rester compétitive. Mais seul l’avenir nous dira réellement si les objectifs mis en avant par la SNCF seront atteints.
Une règle simple à la SNCF : « Anticiper, c’est payer moins cher »
Lacaze.C

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