mardi 30 novembre 2010

La crise laitière, bénéfique ou maléfique?



Phénomène apparu il y a quelques années en France ainsi qu'en Europe occidentale, la crise laitière a été la conséquence néfaste d'une modification de la réglementation de la production laitière. Cette crise, toujours d'actualité aujourd'hui, a influé les comportements des acteurs du marché du lait, que ce soit les producteurs mais aussi les consommateurs.




Au XXème siècle, nous pouvions qualifier le marché du lait de prospère. 
En effet, les différents porducteurs positionnés sur le marché avaient une production quasi régulière grâce à leurs facteurs de production: les vaches laitières bien évidemment, leur travail manuel. 
Comme pour tout producteur, la production nécessite les coûts intermédiaires de fabrication: la nourriture des bovins, les installations et équipements, le remplacement des vaches considérées comme trop agées ou trop utilisées (c'est la réforme des vaches) mais également suivi vétérinaire des bovins. Afin de réduire les coûts, certains producteurs ont diversifié leur production horizontalement, c'est-à-dire par la production des fourrages et granulés (à base de maïs essentiellement par l'ensilage) afin de se fournir eux-même une des matière première et donc ainsi éviter les intermédiaires, les prix majorés, etc...


A cette époque, les agriculteurs ont toujours plus ou moins diversifié leur production afin d'augmenter les profits (car les traites des vaches ne se fesant que 2 fois dans la journée, le reste du temps peut être utilisé à une autre tâche amenant une rémunération, ou bien sûr au loisir, activité non rémunérée).


Concernant leurs profits pour l'activité laitière, les producteurs revendaient leurs litres de lait à des coopératives spécialisées (laiteries), qui redistribuent par ailleurs le lait afin de le commercialiser sous différentes marques dans les supermarchés, ou de le transformer en diverss produits laitiers tels que le fromage et les yaourts. Le prix d'achat était déterminé par la quantité produite : plus la quantité produite par les agriculteurs est grande, plus il y a d'offre, plus l'acheteur peut négocier les prix à la baisse, c'est le jeu de l'offre et de la demande.
L'agriculteur nécessitant une rémunération pour son travail et le prix fixé n'étant généralement pas dérisioire (la demande des consommateurs étant constante et le stockage largement effectué), les échanges étaient florissants et permettaient aux agriculteurs de rentrer dans leurs coûts de production.




En 1984, les politiques européens se réunnissent et décident d'instaurer à l'échelle de l'Europe une Politique Agricole Commune (PAC) et ses quotas laitiers afin d'uniformiser les échanges concernant l'agriculture. 


Suite à cette réforme de l'agriculture, les gouvernements ont imposé des quotas de production,  qui sont fixés nationalement et répartis entre les producteurs du pays.
Les producteurs continuent à produire de façon constante du fait que la quantité de facteurs de production utilisés n'a pas immédiatement changé. En parallèle, l'opportunité de vente de leur lait a été considérablement réduite: l'offre est restée constante et la demande a chuté de façon quasiment instantanée. A cause de ces quotas, lorsque les producteurs dépassent cette limite fixée, ils ont pour obligation de payer une pénalité laitière (aussi appellée le prélevement supplémentaire dont le montant est environ de 0,34€ par litre de lait supplémentaire)
De ce fait, afin de continuer à produire de façon rentable, les producteurs de lait ont du considérablement réduire leur offre de produit, c'est à dire moins employer de facteurs de production, afin de ne pas se voir contraints à payer des taxes. 
Il faut savoir que le quota affecté a un producteur comprend les livraisons aux laiteries mais également les ventes directes aux consommateurs. Mais les prélevements supplémentaires ne s'appliquent qu'aux coopératives. 
Côté consommateurs, le prix du litre de lait n'a pas connu de fluctuations notables. Les quotas ont joué le rôle de régulateur de l'industrie laitière afin d'éviter la sur-production (et donc la chute du prix du lait) et le sur-stock (qui entraîne des coûts de gestion non négligable).


Les agriculteurs, afin de garder un revenu à peu près stable du fait de la réduction de la production, ont de plus en plus diversifié leur secteur d'activité, de la culture de fruits et légumes à l'élevage d'autres animaux, c'est une diversification de production horizontale. 
D'autres ont trouvé le moyens de distribuer leur lait directement aux consommateurs par des moyens de distributions toujours plus élaborés tels que les distributeurs de lait placés dans les agglomérations proches des expoitations (à Pau, un distributeur de lait est présent  à l'extérieur du centre commercial Leclerc, un autre route de Tarbes à Idron).




D'autres moins chanceux ont été dans l'obligation de stopper toute activité de production laitière du fait d'un coût trop élevé pour la remise en état afin de convenir aux nouvelles normes européennes. 
En 2004, il restait 103 922 exploitations laitières en France (contre 148 247 en 1995, soit une baisse de 30% en dix ans). La référence moyenne de production était de 218 529 litres par an (contre 152 170 en 1995, soit 43,6% de plus).


La PAC a été très vivement réprimée par les agriculteurs, mais  est désormais défendue du fait de son rôle de régulation de cette industrie, devenu très important dans l'industrie laitière de nos jours. 



L.  JAKUBOWSKI

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