samedi 20 novembre 2010

Délocalisation des entreprises

Afin de réduire leur coût de production et notamment de main d’œuvre beaucoup d’entreprises ont eu recours à la délocalisation en exportant vers des pays émergents une partie de leur activité.
Quels avantages y ont-elles trouvés, quelles ont été les conséquences économiques pour les pays d’origine et les pays d’accueil, quels sont aussi les inconvénients induits ?

Au plan économique et social, même s’il demeure difficile de l’apprécier, il est certain que l’expatriation d’activité a réduit un certain nombre d’emploi dans le pays d’origine et a eu pour conséquence de freiner une partie de la croissance économique.
Dans les pays occidentaux, la protection de l’emploi et la protection sociale, la durée du travail, les congés payés, peuvent coûter plus cher à l’entreprise en main d’œuvre.
Cependant, les meilleures conditions de travail, la formation du personnel contribuent à la production d’un travail de meilleure qualité.
Par ailleurs, les pays émergents disposent d’une main d’œuvre importante mais peu qualifiée sans exigence d’un point de vue salarial et des conditions de travail. Si la délocalisation permet la création d’emploi ainsi qu’une relance de la croissance économique des pays d’accueil, la plupart du temps les entreprises étrangères investissent car elles bénéficient d’avantages fiscaux.

Certaines délocalisations ont été réalisées pour être au plus près des marchés comme Toyota qui s’est installé en France pour la construction de véhicules vendus en Europe ou Renault avec Dacia en Roumanie pour la construction de véhicules dont la vente est destinée en priorité à l’Europe de l’Est.

En raison de difficulté d’ordre économique en 2007, le groupe Rossignol a du, pour restructurer l’entreprise, délocaliser une partie de son activité à Taïwan.
Son usine de Sallanches ne produisait plus qu’un quart de la production des skis et le nombre d’emploi français a été réduit, en l’espace de 5ans, de 2300 à 1200 emplois.
Récemment l’entreprise a cependant décidé de relocaliser une grande partie de sa production asiatique à Sallanches (création d’une vingtaine d’emplois).
Il s’est avéré en effet, qu’en raison du coût de matière première du produit Rossignol qui représente 70% de la production et provient d’Europe, de l’augmentation des coûts de transport, et de la nécessité de réduction des délais d’exécution et de livraisons, la délocalisation ne se justifiait plus. En outre, les salariés des pays asiatiques revendiquent de plus en plus  une revalorisation de leur rémunération et de meilleures conditions de travail.
D’autre part 60% de la clientèle est européenne (40% en Amérique du Nord et en Russie).
Enfin, le groupe a bénéficié de l’aide à la relocalisation du Ministère de l’Industrie dans le cadre de la relance de l’économie.

D’autres entreprises françaises ont pris la décision  de rapatrier leur production  comme les meubles Parizot, le groupe Décathlon : les arguments qui justifient ce retour sont à peu près les mêmes : la qualité de la production, la réduction des délais de réapprovisionnement, des coûts de transport, la facilité de la gestion des commandes et le rapprochement de sa clientèle.
Peut-on parler de « démondialisation » ou de retour à la qualité made in France ?
Pour le moment ces relocalisations restent marginales, souhaitons que d’autres suivront.

                                                                                       MOUCHET Charlotte

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